Mon salut - Léopold Sédar Senghor
Mon salut comme une aile claire
Pour te dire ceci:
A la fin du premier sommeil, après ta lettre, dans la ténèbre et le poto-poto
Au fond des fondrières des angoisses des impasses, dans le courant roulant
Des rêves morts, comme des têtes d'enfants le Fleuve perdu
Je n'avais que trois choix: le travail la débauche ou le suicide.
J'ai choisi quatrième, de boire tes yeux souvenir
Soleil d'or sur la rosée blanche, mon gazon tendre.
Devine pourquoi je ne sais pourquoi.
Léopold Sédar Senghor, in Lettres d'hivernage