Top articles
-
Je suis revenue d'entre les morts - C Delbo
Et je suis revenue Ainsi vous ne saviez pas, vous, qu'on revient de là-bas On revient de là-bas et même de plus loin * Je reviens d'un autre monde dans ce monde que je n'avais pas quitté et je ne sais lequel est vrai dites-moi suis-je revenue de l'autre...
-
Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe ! - Hugo
Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe ! Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe ! Qui sait combien de jours sa faim a combattu ! Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu, Qui de nous n'a pas vu de ces femmes brisées S'y cramponner...
-
A ma mère - M. Darwich
J'ai la nostalgie du pain de ma mère, Du café de ma mère, Des caresses de ma mère... Et l'enfance grandit en moi, Jour après jour, Et je chéris ma vie, car Si je mourais, J'aurais honte des larmes de ma mère ! Fais de moi, si je rentre un jour, Une ombrelle...
-
L'arbre - Jean Joubert --------------------------------------Enfance
Suis-je arbre pour qu'un lièvre laissant les bois d'hiver se blottisse à mes pieds? Je demeure immobile sans battre des paupières et les bêtes dociles me prennent en pitié. Mésange dans l'oreille, abeille sous les cils, dans la bouche de feuille l'archange,...
-
Elégies du cinéma - J Réda
Le cinéma Louxor avait des mosaïques Dont ternissent l'azur et l'or. Je n'ai pas fréquenté le cinéma Louxor: Je croyais ses films prosaïques. Ils ont illuminé pourtant des yeux éteints Et, bien enroulé dans sa boîte, Chacun attend que sa pellicule miroite...
-
Haïkus de prison (IV), L'enfer - Lutz Bassmann
(...) Le bonze franchit la limite des arbres sa main caesse une fougère il a prévu dix secondes avnt le coup de fusil Le claquement de la carabine dans le matin glacial un corbeau s'envole sans crailler Le bonze s'est effonfré en écartant les bras on...
-
I - Tao Te king -Lao Tseu
La voie qui se laisse exprimer n'est pas la Voie de toujours Le nom qui se laisse nommer n'est pas le Nom de toujours. Le Sans-Nom: l'origine du Ciel et de la Terre. L'Ayant-Nom: la Mère de tous les êtres. Se diriger vers le perpétuel Il n'y a pas, amène...
-
Découverte chez une jeune fille - Brecht
Ce matin-là sobres adieux à une femme Debout calme à sa porte sous mon regard tranquille. Or je vis à son front q'une mèche était grise Et soudain je ne pus me résoudre à partir. Muet, je pris ses seins, et lorsqu'elle demanda Pourquoi,hôte d'un soir,...
-
Vous qui savez - C. Delbo
Ô vous qui savez saviez vous que la faim fait briller les yeux et que la soif les ternit Ô vous qui savez saviez vous qu'on peut voir sa mère morte et rester sans larmes Ô vous qui savez saviez vous que le matin on veut mourir et que le soir on a peur...
-
Le père Goriot - Balzac
(...) Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position. Vous êtes une unité dans ce nombre-là. Jugez des efforts que vous avez à faire et de l'acharnement...
-
Vomi soit qui malle y pense - Gerard Lefort
C'était le soir de la mort de Léon Zitrone. - Et il faisait quoi ton oncle? demanda Jean-Luc. - Duide. Michel savoura à la cantonade l'effet produit. Les derniers clients du Ty-Coz en restèrent le Ricard pétrifié. Et surtout, la gueule de Jean-Luc qui,...
-
La Chute (2) - Camus
Continuer, voilà ce qui est difficile. Tenez, savez-vous pourquoi on l'a crucifié, l'autre, celui auquel vous pensez en ce moment, peut-être? Bon, il y avait des quantités de raisons à cela. Il y a toujours des raisons au meurtre d'un homme. Il est, au...
-
Nouveau venu qui cherche Rome - Du Bellay
Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome Et rien de Rome en Rome n’aperçois, Ces vieux palais, ces vieux arcs que tu vois, Et ces vieux murs, c’est ce que Rome on nomme. Vois quel orgueil, quelle ruine et comme Celle qui mit le monde sous ses lois, Pour...
-
Réanimation - C Roy
REANIMATION I A tout instant sur le point de quitter mon corps je rentre et sors de ce qui me sert de corps Salle des pas perdus Mon incendie du côté gauche me brûle tant je renonce je prends congé Pourtant je reste sur le pas de la porte et me retourne...
-
Tristesse - Musset
J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaieté; J'ai perdu jusqu'à la fierté Qui faisait croire à mon génie. Quand j'ai connu la Vérité, J'ai cru que c'était une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en étais déjà dégoûté. Et pourtant elle...
-
Lundi ordinaire
l’hôpital impression de nuit permanente comme si la lumière ne pouvait trouer les fenêtres comme si les drames ne survenaient que dans la pénombre le clair-obscur seul autoriserait le surgissement je sais pourtant leur possibilité malgré la lumière et...
-
Pot de fleurs - Reverdy
La vague des rideaux derrière le balcon où jamais ne s'accoude personne. Silhouette de jour, masse épaisse de nuit, des drames sans éclat qu'encadre la fenêtre. Puis, un coup de soleil, une fusée de rires et dans la rue déserte, entre les deux trottoirs,...
-
Le coeur volé - Rimbaud
Mon triste coeur bave à la poupe, Mon coeur couvert de caporal : Ils y lancent des jets de soupe Mon triste coeur bave à la poupe : Sous les quolibets de la troupe Qui pousse un rire général, Mon triste coeur bave à la poupe, Mon coeur couvert de caporal!...
-
The sound of silence - Simon & Garfunkel
Hello, darkness my old friend I've come to talk with you again Because a vision softly creeping Left its seeds while I was sleeping And the vision that was planted in my brain Still remains Within the sound of silence. In restless dreams i walked alone...
-
La peur - Nazim Hikmet
Ils ne nous laissent pas chanter, Robeson, Mon frère noir aux dents de perle, Mon canard aux ailes d’aigle. Ils ne nous laissent pas chanter nos chansons, Ils ont peur Robeson, Peur du jour qui naît, peur de voir, d’entendre, de toucher, De pleurer comme...
-
Lullaby - W. Blake
O for a voice like thunder, and a tongue to drown the throat of war! - When the senses are shaken, and the soul is driven to madness, who can stand? When the souls of the oppressed fight in the troubled air that rages, who can stand? When the whirlwind...
-
Le temps des cerises
Quand nous chanterons le temps des cerises, Et gai rossignol, et merle moqueur Seront tous en fête ! Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur ! Quand nous chanterons le temps des cerises Sifflera bien mieux le merle moqueur...
-
Rive d'une autre mort - Bonnefoy
L 'oiseau qui s'est dépris d'être Phénix Demeure seul dans l'arbre pour mourir. Il s'est enveloppé de la nuit de blessure, Il ne sent pas l'épée qui pénètre son coeur. Comme l'huile a vieilli et noirci dans les lampes, Comme tant de chemeins que nous...
-
La construction amoureuse - Badiou
Nicolas Truong: Selon vous, l'amour ne se résume pas à la rencontre, mais se réalise dans la durée. Pour quelles raisons récusez-vous la conception fusionnelle de l'amour? Alain Badiou: Je crois qu'il y a une conception romantique de l'amour encore très...
-
Rhume de cerveau
elle me parle me regarde me supplie loin de lui les larmes s’écoulent brouillant son regard canaux lacrymaux soudain débordés l’empêchant de voir le cerveau qui coule par le fond du nez docteur, est-ce qu’il va vivre ? l’air soudain plus lourd cerveau...